Création du Théâtre grandeur nature (2012)
Fragments de “Sur la trace de Nives” - Récit d’Erri De Luca

Avec :
Daniel Faure, peintre..................................................................... son site
Frédéric Roumagne, musicien.....................................................écouter
voix : Catherine Barbou et Jean-Marie Champion

Conception scénique : Jean-Marie Champion
Adaptation du texte : Gilles Ruard

Après une première série de représentations en 2012, cette seconde expédition propose dix nouvelles rencontres entre le peintre et le musicien sur la partition sonore du texte d’Erri de Luca. C’est le principe même : dans l’espace scénique il s’agit d’« ouvrir de nouvelles voies » (comme disent les alpinistes), dans le dialogue de leurs langages respectifs.

Les spectateurs sont disposés en cercle. Au centre, une feuille blanche de 1,50 mètre de diamètre est disposée sur le sol. Dans le noir, on entend chuchoter. Lenta luce, Lumière lente. Petit à petit, l’air de rien, suspendue à la clepsydre d’un temps qui passe lentement, la lumière vient. Silence. Le peintre et le musicien ont pris place. En compagnie des voix, chacun agit sur sa matière en interaction avec l’autre artiste.

Au cœur de la nuit, à l’horizontale de l’insomnie des deux alpinistes, s’invite une randonnée immobile dans le paysage de cette cordée de mots, de sons et de formes peintes. Chemin faisant, cette conversation à bâtons rompus explore tout autant les racines et les branches de la vie, dans le partage et la création.

“ Nives : Pour les hommes, un sommet est un désir exaucé, pour moi, c’est le point de conjonction avec tout le féminin de la nature… là-haut, je n’exulte pas.
Erri : Nous sommes deux taupes qui creusent la nuit pour arriver à la lumière. Nous la verrons pointer à l’ouest du côté de la tête, notre couchage est tourné vers l’est. Je n’arrive pas à comprendre le féminin de nature que tu éprouves là-haut. ”

Le texte : c’est la nuit sur les pentes de l’Himalaya, Sous la tente, emmitouflés dans leur sac de couchage, deux protagonistes, une femme et un homme, attendent le sommeil. Elle, c’est Nives Meroi, alpiniste. Lui, c’est Erri de Luca, écrivain. Ils se parlent, alternant humour et gravité, poésie et histoires, éclats et silences. Sans jamais s’éloigner des épreuves et des plaisirs de l’altitude extrême, cette rencontre singulière plonge aussi avec générosité dans les choses de la vie quotidienne.

Plus d'infos sur ce spectacle : ici

Un projet du Théâtre Grandeur Nature
conçu à partir des œuvres complètes de Pierre Fanlac

Conception : Gilles Ruard.
Captations et création sonores : Nicolas Barillot
Interprétation : Isabelle Gazonnois et Gilles Ruard
Conseils et accompagnement : Marie Françoise et Bernard Tardien (Editions Fanlac)

Pierre Fanlac est une grande figure du Périgord. Il fut à la fois éditeur et écrivain.

L’Édition de ses œuvres complètes en 2011 (« Écrits Récits » aux éditions Fanlac) a été l’occasion d’une (re)découverte de l’écrivain, poète et chroniqueur amoureux du Périgord, grand humaniste et guetteur de son temps. Son regard affuté, sa capacité à percevoir l’Homme au travers des géographies périgourdines et des forces qui la traverse, nous permettent aujourd’hui de nous mettre à l’écoute de nos propres existences, nous qui habitons ici et maintenant.

« Je sais qu’un jour, bientôt peut-être, il ne restera plus à l’homme, pour se réconcilier avec lui-même, que d’écouter les mille paroles de source et de miel qui coulent sans cesse autour de nous dans le silence des champs. » (P. Fanlac, « Périgord terre de poésie »).

Le Périgord aujourd’hui est habité par un grand nombre de personnes qui, nouveaux arrivants ou résidents de longue date, sont coupées de l’histoire, de la géographie, de la perception de cette terre. Parce que leur mode de vie, notre mode de vie, nous pousse à avoir un usage de notre environnement purement fonctionnel et adapté à notre modernité. Nous sommes coutumiers de pratiques d’un « minimalisme social » dans nos petits archipels rurbains ou périurbains.

Mais dans le même temps, et en dehors de toute nostalgie, nous aspirons à nous sentir plus en phase, en vibration avec cet espace que nous habitons et dont nous sentons bien qu’il est empli de courbes, d’atmosphères, d’ambiances, de fantômes et de vies ancrées dans le vent, les arbres, les pierres et les sillons. Et nous aspirons à nous nourrir de cela, à y puiser une force d’être là, en nous-mêmes.

Cette lecture scénique de contes de Pierre Fanlac permet de découvrir cette forme « d’être ensemble dans cette géographie ».
À partir de captations sonores réalisées dans l’environnement actuel lié à la géographie de l’enfance rurale de Pierre Fanlac, il s’agissait de créer une matrice sonore qui sert aujourd’hui de creuset pour donner à entendre un certain nombre de contes de Pierre Fanlac à portée universelle.


Remerciements à Laurette Crouzet, Patrick Gourdon, ainsi qu’à la famille Galinat.